Alison Scarpulla : la mystification de la photographie
Durant cette dernière décennie, Alison Scarpulla imagine un monde à la croisée de la féerie et le cauchemar. Passionnée de photographie depuis le lycée, elle pratique la surimpression à merveille... et le rendu est vraiment admirable !
La nature, souvent présente dans ses clichés, agit, majestueuse, sur les sujets, réduits l'essence humaine. Les personnages errent, translucides, dans un environnement enchanteur. Ici, le mystère prend le pas sur la réalité et nous transperce… Portrait d’une artiste coup de cœur de la rédaction.
Une passion de la photographie portée par un univers fantastique…
Alison Scarpulla est une photographe américaine âgée de 22 ans, originaire de Cleveland, qui vit actuellement à New York. Sensible dès son plus jeune âge à l’art photographique, elle s'exprime à travers ce médium depuis ses années de lycée. À cette époque, elle use d’un Reflex 35mm basique.
Elle s’inspire de la littérature et de la cinématographie ancienne, ainsi que des négatifs représentant le mouvement spiritualiste, pratique en vogue courant la période victorienne… Ses longues marches nocturnes dans les bois et la nature l’inspirent d’autant plus.
Sa particularité ? La jeune femme semble photographier le monde invisible, par une savante technique photographique. En effet, elle plonge ses clichés dans du vin et de l’acide, pour un rendu encore plus translucide des entités apparaissant sur les photos. Ces effets mystérieux sur son œuvre sont notamment dus au grain et au flou qui existent sur ses photos. Pour renforcer le côté fantomatique de ses personnages, elle joue avec les ombres et la lumière, voire même parfois les couleurs.
Alison manie également avec brio la double exposition (qui consiste à superposer des prises de vues capturées à différents instants), afin de créer une seule et unique image. On peut notamment appeler ça la surimpression, ou encore l’exposition multiple.
Les images nous évoquent les clichés d’antan, par leur effet vieilli en sépia ou leurs couleurs délavées. Via son travail, Alison Scarpulla cherche à retranscrire les rituels et légendes liés au culte, à l’origine de l’art selon elle. L’univers de la jeune artiste semble à la fois angoissant et onirique, composé d’un monde où les individus se fondraient dans leur environnement, tant ils semblent imperceptibles.
Dans ces clichés, une chose nous frappe : l’atmosphère mystique qui se dégage des photographies. Le travail d’Alison Scarpulla a de quoi inquiéter et apaiser en même temps… une tension se créé entre l’individu et son milieu.
Ses paysages semblent éclairés d’une lumière surnaturelle, et ses personnages plutôt effacés. La nature est omniprésente et la solitude du personnage s’en ressent grandement dans cette immensité luxuriante…
Parfois dans l’œuvre d’Alison, les scènes se font en intérieur, alors plus intimes, mais non sans être moins troublantes. Les habits et meubles semblent provenir d’une autre époque, subsistant malgré l’inévitable fuite du temps. L’environnement paraît ne faire qu’un avec le personnage et la narration, tel un conte d'antan pour enfants.
Alison Scarpulla a été très vite repérée dans le milieu de la photographie contemporaine. Elle a déjà eu l’opportunité d’exposer dans divers pays, tels que la France, le Portugal, l’Italie ou encore les Etats-Unis. Son travail apparaît dans de multiples magazines (Glamour Magazine, Yen Magazine, Working Class Magazine…), ainsi que dans des livres - notamment les trois tomes de le recueil photographique If you leave.
Elle collabore aussi avec les marques Samantha Pleet et The Wild Unknown, pour des campagnes publicitaires, ainsi qu’avec divers groupes de musiques, afin d’élaborer des pochettes d’albums (SHVRS, Wolves in the Throne Room…). Alison Scarpulla a donc l’occasion de diversifier son activité, souvent sollicitée pour de nouveaux projets.
Alison Scarpulla, c’est un univers où la douceur du rêve fusionne avec le cauchemardesque… et on adore !