Dans ses oeuvres surprenantes et envoûtantes, le photographe Dani Olivier s’applique à projeter des motifs abstraits et colorés sur des modèles mis à nus... Les formes psychédéliques couplées aux jeux d'éclairages complexes, s’harmonisent avec les courbes féminines et leur gestuelle sensuelle. Pour Dani Olivier, ''l’idée est de retrouver une image de la femme éternelle telle qu'elle était avant la civilisation, sans artifices, sans mode''. Rencontre !
La particularité de vos clichés réside dans les formes abstraites et géométriques que vous projetez sur des corps de femmes… Comment votre intérêt pour le medium photographique est-il né et s’est-t-il développé ?
Je me suis initié à la photographie argentique et au développement à la fin des années 80. Avec quelques amis nous développions nos images dans la chambre noire installée dans la cuisine de mon studio d'étudiant.
Dès mes premières expériences artistiques, adolescent et étudiant, j'ai été attiré par les arts graphiques, dessin, photographie, peinture, et le corps féminin. Mais, je ne voyais pas à ce moment comment développer un projet assez fort et original pour m'y consacrer totalement. Il y a 8 ans environ, j'ai testé des projections d'images sur un corps féminin et j'ai vu l'immense potentiel de la technique. J'ai décidé de me consacrer totalement à ce projet, et j'y travaille depuis 8 ans.
Pouvez vous nous parler de votre mode opératoire... notamment de la place de la lumière ?
J’utilise des modèles nus, sans aucun accessoire, sur un fond noir. L’idée est de retrouver une image de la femme éternelle telle qu'elle était avant la civilisation, sans artifices, sans mode. Je créé mes effets spéciaux au moment de la prise de vue en projetant des images sur le modèle. Les images que je présente sont exactement ce que je vois pendant le processus photographique. Je ne les retouche pas, sauf le contraste et la densité du noir du fond.
Pourquoi avoir choisi de croiser la peinture et la photographie ? Comment parvenez-vous à fusionner les deux ?
Je progresse étape par étape : je teste un nouveau motif, si le résultat me plait, je travaille le motif pour améliorer l'image finale, ou expérimenter une nouvelle idée. La ligne directrice est de créer des motifs qui restent harmonieux lorsqu'ils sont projetés sur un corps. J'ai donc un cadre précis et les 2 mediums, photo et peinture doivent fusionner dans le résultat final.
Vous avez choisi la femme comme modèle unique… pourquoi ?
Le corps de la femme est la ligne directrice de mon projet artistique, depuis mes premières expériences artistiques en dessin et photographie. Ceci dit, les projections d'images sur le corps masculin donnent également des résultats intéressants et j'en intègrerai dans ma prochaine exposition.
Vous qualifiez vos photos comme ''expérimentales''… quelle émotion souhaitez-vous susciter ?
Je cherche à créer les plus belles images possibles, je me concentre sur l'esthétique et l’harmonie de l'image. L'émotion recherchée est celle de la beauté et surtout ce que l'on ressent lorsque l'on découvre une image encore jamais observée.
Les sculptures d'art primitif, qui mélangent le corps féminin et des textures graphiques. Lorsque j'ai commencé la photographie, le travail de Man Ray, photographe surréaliste des années 30 était ma principale source d'inspiration.
Quels sont vos projets en cours ou à venir ?
La marque d'horlogerie Suisse Corum, va sortir mi-juin 2 montres "Dani Olivier" en édition limitée de 88 exemplaires, le cadran y est remplacé par un reproduction de photo. le résultat est étonnant. Je vais présenter pendant le festival d'Arles en 2017 une nouvelle série d'images autour des géométries du corps, j'y intègrerai des corps différents et notamment des corps d'hommes.